Électricité verte : l’escroquerie continue

Il est temps de voir uniquement notre intérêt économique et de rejeter la dictature écologique bien-pensante.

Par Christian de Moliner
Professeur agrégé et écrivain

La commission de régulation de l’énergie préconise d’augmenter de 17 % une taxe qui permet à EDF de faire payer plus cher l’électricité, produite par les éoliennes et les panneaux solaires et mensongèrement qualifiée de « verte ». Ce nouveau prélèvement, s’il était accepté, augmenterait de 24 euros par an la facture moyenne des Français et de 36 euros pour les logements mal isolés, ce qui reviendrait à pénaliser les classes défavorisées. Certes, comme le dirait une députée LREM, où va-t-on si les « pauvres » pleurent pour une telle somme, mais tout observateur honnête, et qui sait résister à la pression totalitaire exercée sur la société par les pseudo-écologistes, sera révolté par ce racket inadmissible et scandaleux.

L’État, tel un proxénète, prélèvera sa dîme sur cette augmentation, car nous paierons 20 % de TVA sur taxe (la taxe sur la taxe, au fond !). Bercy récoltera donc 120 millions au total, somme non négligeable en cette période de disette budgétaire. Car EDF perçoit 50 % du prix du Kwh, le reste se partage en trois parts égales : le Trésor (soit 102 € en moyenne par foyer et 3,3 milliards au total), l’achat d’électricité verte et enfin le transport de cette énergie, sachant qu’une part (difficile à quantifier) de cette manne sert de prébendes à des élus locaux par l’intermédiaire de nébuleux syndicats intercommunaux.

Mais pourquoi payer plus cher l’électricité « verte » alors qu’elle est source de CO2 (par la fabrication des éoliennes et des panneaux) et qu’on a recours à des centrales au gaz (parfois même au charbon) pour pallier la pénurie les jours sans vent ou sans soleil ? Son bilan carbone est donc mitigé (même si cette notion bobo n’a strictement aucun sens, mais comme elle justifie cette taxe indue, il faut en parler pour démolir les arguments « écologistes »). En outre, l’achat du matériel profite principalement à la Chine et contribue à l’effondrement de notre balance commerciale.

Aux États-Unis, le marché dicte les prix et l’éolienne et le solaire se développent tout aussi bien (peut-être mieux !). Que l’État n’intervienne pas artificiellement dans ce secteur accélère l’innovation et la recherche de méthodes performantes. Et on peut se demander si, dans 10 ou 20 ans, les panneaux solaires et nos éoliennes actuels, si coûteux, ne seront pas totalement obsolètes et si, par exemple, comme le promettent des chercheurs, on ne transformera pas le CO2 en méthane à l’aide du soleil. Abolissons donc ces subventions inutiles.

Et plutôt que de vouloir, comme M. Hulot, fermer, pour des raisons uniquement idéologiques, les réacteurs nucléaires, prolongeons-les au maximum (sans prendre de risques, bien sûr). Cela les rentabilisera et allégera d’autant la facture colossale de leur démantèlement. En observant la façon dont opéreront les Allemands pour détruire leur parc nucléaire, nous diviserons par 3 ou 4 le prix final. Les pionniers dans un domaine sont toujours ceux qui payent le plus. Il est temps de voir uniquement notre intérêt économique et de rejeter la dictature écologique bien-pensante.


Bill Gates

 

Un nouvel avis défavorable se fait jour au sujet de l’éolien et de la folie actuelle de l’énergie renouvelable, cette fois-ci de la part de Bill Gates.

 

Le UK Online Register nous rapporte ici que le gourou de la technologie n’est pas impressionné par la mode des énergies renouvelables éolienne et solaire : « les énergies renouvelables ne peuvent pas faire le boulot. L’État devrait faire basculer les subventions aux énergies renouvelables en direction de la recherche et développement ».

 

De plus, Bill Gates pense que « elles ne sont pas une solution viable pour réduire les niveaux de CO2 » et que le coût d’une électricité qui viendrait principalement des énergies solaire et éolienne serait « au delà d’astronomique ».

 

Bill Gates a fait ces commentaires dans une interview au Financial Times. The Register nous rapporte :

 

« Quant aux solutions possibles pour de l’énergie avec de faibles émissions de CO2, Gates pense que la réponse se trouve dans l’innovation technologique. The register écrit : selon l’avis de Bill Gates, la réponse serait que les États réorientent les sommes massives d’argent, qui sont en ce moment acheminées vers les propriétaires d’installations renouvelables, plutôt en direction de la recherche et développement. »

 

Gates croit aussi que désinvestir des compagnies de charbon et de pétrole aura peu d’effets, et que des batteries pour stocker l’approvisionnement sporadique des énergies éolienne et solaire, ne sont pas la réponse. Une partie de la réponse, pense-t-il, est dans l’énergie nucléaire. Il  insiste sur le fait que c’est exactement ce que veulent les « verts » car ils savent, du moins ceux qui ne mentent pas, que le 100% renouvelable est impossible à atteindre. Ce système mis en place ne peut perdurer qu’avec des subventions provenant de taxes que paient les utilisateurs finaux et il ne profite qu’à une petite poignée d’industriels. Le tournant politique pris ces dernières années pour développer les énergies renouvelables est une utopie vouée à une impasse. Cette impasse doit donc, toujours selon Bill Gates, cesser et il est importe de réorienter une part des investissements vers la R&D dans les technologies nucléaires de quatrième génération.

___________________________________________________________________________________________

La vision de…
Henri Conze

 

Ancien Délégué Général pour l’Armement (1993-1996)

 

L’humanité est confrontée à des défis suffisamment graves pour que les orientations à prendre pour leur faire face le soient avec le plus grand sérieux. Dans le domaine de l’énergie, combien de décisions prises sous l’emprise de l’émotion, de mesures insuffisamment étayés annoncées  dans l’urgence, d’idées et d’initiatives découlant, croyait-on, du simple bon sens, s’avérant de purs gaspillages ou contraires aux objectifs recherchés ? Il faut désormais mettre de l’ordre et faire des choix entre des objectifs souvent contradictoires : lutter contre le réchauffement climatique, faire face à l’épuisement des ressources, contrôler les coûts et leur volatilité, réduire les déficits du commerce extérieur, assurer la sécurité des approvisionnements, etc. 

 

Toute réflexion doit partir de quelques constats. 

La politique énergétique de l’Europe s’est appuyée sur des considérations plus politiques qu’économiques au nom de la défense de l’environnement et de la diabolisation du nucléaire, passant sous silence la notion de coût.

Deux objectifs étaient recherchés : lutter d’urgence contre le réchauffement climatique et faire face à l’épuisement des ressources. L’Europe les a confondus, pensant que le développement hâtif des énergies renouvelables allait répondre aux deux préoccupations. Ce choix, accompagné d’un niveau de subventions scandaleux, a conduit à négliger toute autre voie, comme la capture du CO2, le nucléaire futur, l’efficacité énergétique, etc., s’est traduit par l’effondrement des prix du marché de gros européen de l’électricité, la hausse de prix pour le particulier et l’absence de signaux sur le long terme !

Nous n’avons pas conscience du prix du passage d’une économie fondée sur les combustibles fossiles à une autre économie, celle de l’électricité ou de l’hydrogène : on ne peut changer d’un coup de baguette les contraintes de consommation ; un logement « vit » cent ans, un réseau (électricité, gaz, etc.) cinquante et les moyens de transport vingt ou trente.

Les pays émergents, Chine hier, Inde aujourd’hui, Afrique demain, ont soif d’énergie bon marché et n’ont pas, comme l’Occident, la hantise du réchauffement climatique ; seule la pollution galopante et ses conséquences sur les individus peuvent les conduire à la sagesse.

Les besoins en énergie, en croissance molle depuis le premier choc pétrolier et aujourd’hui grâce au développement des outils numériques (« smart grid») et aux efforts d’économie d’énergie, vont tôt ou tard reprendre leur croissance en raison des pays émergents et de l’économie numérique forte consommatrice d’électricité.

Depuis Fukushima et la décision unilatérale allemande d’arrêt des centrales nucléaires, les énergies solaires et éoliennes, fortement subventionnées, se développent considérablement. Leur coût se rapprochant de celui des énergies plus classiques, d’aucuns les considèrent comme le Saint Graal, solution à toutes nos difficultés. Pourtant des questions se posent en l’absence de données sur le cycle de vie des installations : la population acceptera-t-elle les forêts d’éoliennes et les centaines de milliers d’hectares de panneaux solaires ? Quel serait le coût des investissements à réaliser pour permettre, dans des conditions de fiabilité convenables, l’introduction de dizaines de milliers de « microcentrales »  dans les réseaux, défi gigantesque dont on ne parle pas ? Qu’en sera-t-il des approvisionnements en terres rares indispensables comme le néodyme ?

L’incertitude la plus critique est celle du stockage. Tout se passe comme si on investissait en raison de la gratuité du soleil et du vent, convaincu que, bientôt, la technologie résoudra la question du stockage de l’électricité produite. Or, le stockage de très grandes quantités d’énergie électrique est encore du domaine du rêve, même si des progrès ont été réalisés, portant d’ailleurs plus sur le conditionnement que sur les concepts. Sans rupture technologique, la voiture électrique sera condamnée à transporter des batteries, accessoirement des passagers, et sera tôt ou tard en compétition avec d’autres solutions comme la voiture à hydrogène.

Que peut-on prévoir à l’horizon 2050 ?

Le règne de l’utopie et du désordre que connaît particulièrement l’Europe ne peut plus durer. Tôt ou tard la logique économique et les considérations de coût l’emporteront entraînant la révision des plans de transition énergétique.

Dans les pays émergents et en Occident, les solutions éprouvées existant aujourd’hui, fondées d’abord sur l’utilisation des combustibles fossiles et, dans une moindre mesure, sur les centrales nucléaires classiques, continueront à jouer le rôle essentiel, d’autant que les réserves de pétrole et de gaz seront loin d’être épuisées. Le « peak oil » imminent, annoncé par les experts depuis des décennies, sera-t-il même alors atteint ? Seuls les moyens trop polluants ou trop émetteurs de gaz à effet de serre seront abandonnés.

Nous avons assisté, avec la prise de conscience du réchauffement climatique, au lancement d’un concours Lépine consacré à la recherche de voies nouvelles de production d’énergie : éolien offshore, hydroélectricité sous-marine, un très large éventail de pistes dans les domaines de la biomasse, des biocarburants, etc. Il n’en restera rien, hormis des investissements justifiés par des conditions particulières (alimentation électrique d’îles, une grande partie de l’Afrique, etc.) ou quelques réalisations rejoignant au fil des ans le patrimoine historique, culturel ou touristique, à l’image de l’usine marémotrice de la Rance inaugurée il y a un demi-siècle.

L’énergie nucléaire, rejetée aujourd’hui en Occident mais pas en Asie, retrouvera son aura étant donné son intérêt dans la lutte contre le réchauffement climatique. Cela passe par une opération vérité sur les aspects émotionnels liés à cette énergie (effets des rayonnements sur l’homme, stockage des déchets, démantèlement) et, surtout, par un effort de recherche et de développement sur les filières de réacteurs intrinsèquement sûrs (réacteurs à sels fondus ?), de taille moyenne, pouvant éventuellement utiliser le thorium comme combustible et d’un coût d’investissement et de production équivalent à celui des réacteurs de la génération 1970.

 La raison veut que les trois prochaines décennies soient consacrées à la recherche et au développement des futurs outils de production d’énergie, tout en gérant au mieux, en fonction des contraintes économiques et environnementales, les filières et moyens actuels. L’an 2050 sera le moment des choix. En l’absence de percée sur le stockage de l’électricité, il faudra alors lancer les futurs moyens de production d’électricité, très probablement des réacteurs nucléaires issus des efforts de recherche, et, pour le transport, choisir les piles à combustible (hydrogène produit dans des réacteurs à haute température). Dans le cas improbable d’une percée sur le stockage, le choix sera à faire entre le nucléaire et les énergies renouvelables, choix fondé sur les critères économiques prévalant alors.